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Depuis la publication d'Une place à prendre il y a quelques mois, j'ai fait tout mon possible pour me préserver des avis de chacun sur ce livre. C'est ainsi que je l'ai entamé en sachant tout au plus qu'il fallait s'attendre à quelque chose de totalement différent de la fameuse (et à mon humble avis très réussie) saga de Harry Potter.

 

 

Pagford est une toute petite ville anglaise plutôt bourgeoise, collée à sa rivale de toujours, la prolétaire Yarvil. Dans ce microcosme, tout le monde se connaît. Tout se sait. J.K. Rowling nous présente tour à tour des personnages hauts en couleur, qu'ils soient adultes ou adolescents. Simon Price est le père d'Andrew qui est le meilleur ami de Fats qui lui-même est le fils de Tessa qui travaille à l'école où elle est souvent en contact avec Krystal, etc... Chacun connait son voisin d'une façon ou d'une autre et tout se passe dans un calme relatif jusqu'au décès brusque de Barry Fairbrother. Le conseiller paroissial succombe à une rupture d'anévrisme, laissant une famille et des amis dans le deuil, mais surtout une place vacante qui va attiser la convoitise de nombreux concitoyens.

 

 

De fil en aiguille, cet événement va prendre une ampleur incroyable. Chacun y va de son calcul, de sa stratégie. Des alliances et des trahisons s'établissent. J.K. Rowling utilise alors tout son talent pour montrer comment s'enchaînent les conséquences de ce battement d'aile de papillon, comment les vies de chacun se trouvent bouleversées. Le masque sociale craquelle alors. Il s'effrite, laissant place à une réalité que l'auteur dépeint de façon à la fois crue et pleine d'empathie. Une mère toxicomane ne cesse de replonger dans l'héroïne, un ado boutonneux se dresse contre son père violent et ainsi de suite. Tous les petits secrets se dévoilent.

 

 

L'un des points positifs de ce roman réside dans cette capacité qu'a J.K. Rowling à évoquer des faits durs, parfois même sordides en ayant ce sentiment qu'elle ne juge pas. La narration se déplace sans cesse d'un personnage à l'autre ce qui fait que le point de vue de chacun des habitants de Pagford est mis en lumière. On est alors pris de pitié tour à tour pour chacun des personnages.

De plus, l'auteur confirme ce qu'elle avait déjà montré dans la saga de Harry Potter : elle connait très bien les adolescents. Son roman sonne juste, très juste même. J'ai parfois eu bien plus l'impression de lire une chronique sociale de l'Angleterre cachée des regards qu'un roman de détente.

 

 

Mon seul regret sera d'ailleurs d'avoir trop peu ri à la lecture d'Une place à prendre. Seul le personnage de Samantha – la cougar qui fantasme à tout va sur les petits minets et qui se réfugie dans les cocktails pour oublier son mariage ennuyeux – donne une touche de légèreté à ce roman. Je pense que J.K. Rowling a voulu montrer qu'elle était capable de faire autre chose que des romans pour ado. C'est dans cette démarche sans aucun doute un succès pour elle. Une place à prendre est un roman fort, très bien écrit, avec des personnages attachants. Les dialogues sonnent justes et l'intrigue est prenante. En cela j'ai trouvé que c'était un bon roman. J'espère simplement qu'ayant maintenant fait ses preuves, elle s'accordera le droit de mêler la légèreté des Harry Potter avec le réalisme d'Une place à prendre.

 

 

Tag(s) : #Le chant de Melpomène, #J. K. Rowling
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