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Bousculé par le vide entre espoir et horreur, je sais que c’est ici que tout se décide. C’est l’heure de saluer la torpeur, de tirer mon chapeau aux traces de pas dans la poussière.
Les saisons ont roulé, laissant les marques d’un apprentissage intégré. Quand je regarde le passé, je le vois comme l’avenir : sans cesse changeant. Qui a dit que le passé était vrai, figé et monolithique ? Il change à mesure que j’avance. Il se modifie, se transforme vraiment, autant que les rêves tournés vers l’avenir.
Hier j’écoutais une chanson des années 80 d’une oreille distraite. Aujourd’hui, elle me plonge dans l’odeur du bœuf bourguignon, du papier de mon cahier de texte, de la laque Elnett avec sa bombe dorée.
Les saisons peuvent rouler. Les pupilles se laissent parfois absorber. Les espoirs sont un moteur c’est certain, si toutefois ils ne demeurent pas vains.
La force Créatrice absolue se trouve en Dieu, qui nous a créé à son image…
Je suis. Mes racines, je ne peux pas les voir, juste les sentir, mais je sais qu’elles sont là, plongeant dans le terreau vital.
Je veux. Les ailes de feu se déploient au rythme des battements du cœur.
Je crée. Le destin est de l’argile que l’on façonne comme un sculpteur sans visage.
Le passé et le futur sont des temps, sons des temps. On les conjugue sur les modes du souvenir et du projet. Le seul instant éternel est le présent, toujours là, jamais fuyant. Insaisissable et omniprésent.
Il n’existe pas d’autre pont où l’on peut clamer haut la voix du cœur.
Tentez de déclarer votre amour au passé ou au futur et vous verrez la tête de votre compagne se décomposer plus vite qu’un steak Leader Price sous le soleil saharien.
L’infini n’est pas un concept ni une abstraction. C’est la seule chose concrète. Toujours c’est maintenant.
Je ne ferme pas les yeux pour méditer. Je les ouvre pour vivre.
