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Aujourd'hui, j'ai vécu une folle aventure...

Poussé par la curiosité, la gourmandise, Don Juana et un blog alléchant consacré au chocolat, je me suis lancé dans la réalisation d'un chinois. Vous savez, cette viennoiserie qu'on trouve pour quelques euros à carrefour avec la crème pâtissière qui colle aux doigts et les pépites de chocolat qui fondent sous la langue.

Et bien moi, impétueux maestro du fouet, dithyrambique cuistot de pacotille, j'ai voulu le faire moi même, avec mes petites mains pas toujours habiles, mais toujours curieuses.

Bon alors j'annonce la couleur tout de suite, c'est pas la réussite du siècle. Il y a des progrès à réaliser. Peut mieux faire comme ont dit tous mes profs de math.

Rendons nous sur les lieux de crimes pour élucider cette curieuse affaire.

Nous voici donc dans l'espace de 40 cm sur 1m20 qui me sert de cuisine. Deux plaques électriques, quelques ustensiles et des aliments éparpillés. Le décor est posé.
La victime, après quelques menues manipulations dont je vous épargne les détails, est déjà là, gisant sur le plan de travail.
Les images sont insoutenables, mais le soucis de vous informer doit primer...




Alors là, c'est sensé être une pâte blanc cassé et presque plus collante. On est sensé arriver à ce résultat après 35 minutes à pétrir la pâte, ce qui est déjà long. A ce stade, la victime a été pétrie comme une paire de fesses désinvoltes pendant 1h10 !!! Après cette insoutenable torture, son aspect parle de lui-même... On se dirige vers un drame trop classique : l'échec culinaire.

Rajout de farine, poursuite du pétrissage, front en sudation... tout est fait pour la maintenir en vie plus longtemps et prolonger son supplice. C'est horrible, affreux, cruel, mais c'est ainsi.

La victime qui aurait due  être laissée pour morte 1h30 à deux heures, qui aurait du tripler de volume et déborder du saladier n'a connu qu'une maigre croissance au bout de 2h30. Je vous laisse juger par vous même du terrible sort qui lui était réservé à ce moment là :



La cruauté n'est pas encore à son paroxysme malheureusement... 3h30 plus tard, la victime git encore dans son blanc cercueil...



On remarque tout de même que notre pauvre Adjiette (oui c'est le petit nom que je lui ai donné parce qu'elle ne répond pas quand on lui parle, comme un monsieur que je connais, bref, je m'égare...), notre pauvre Adjiette disais-je est maintenant dodue comme une panse de Père Noel (qui d'ailleurs est vachement moins sexy que le père fouettard, mais je m'égare encore).

Une fois la victime malmenée ainsi, son assassin sans pitié l'étale de sang froid sur une table d'autopsie afin de la couvrir d'immondices telles qu'une crème patissière franchement trop liquide et du chocolat lui-même pulvérisé en trop grand quantité... C'est insoutenable...



Mais le pire reste à venir.

A ce moment du récit, je préfère demander aux âmes sensibles et aux enfants de quitter ce blog. Ce qui arrive est simplement innomable.

Pour celles et ceux qui ont le coeur bien accroché, voici la suite.

Nous avons donc la pâte étalée et malmenée, recouverte de dégoutants produits dont les papilles jibesques raffolent.

Le cuisinopathe agit alors avec dédain et un sang froid à vous donner la chair de poule. Sans aucun scrupule, la pâte est roulée, faisant considérablement déborder la garniture sur l'intégralité du plan de travail.

A ce moment là, on sait déjà que la fin tragique est inévitable.

Le rouleau est alors découpé, en trop petites tranches, trop molles et en trop petit nombre.
Le plat ne peut pas être rempli.



Je ne parle même plus de l'aspect lamentable de notre pauvre boule de pâte.
C'est un carnage, un massacre, un slaughter from hell comme dirait Nelson Monfort, un Gusfrük Kritch comme disent les lapons.

Il n'y a plus rien à faire pour notre pauvre victime.

Elle a commencé à souffrir aux alentours de 14h d'après les estimations de notre cuisinier légiste. Son décès a été prononcé vers 21h.




Alors mes bien chers frères, mes biens chères soeurs, rendons un vibrant hommage à notre pauvre chinois disparu trop tôt, fauché par la mort en pleine force de l'âge.

Son corps innocent a été inhumée vers 21h, mais son âme déjà repose en paix.

Je vous laisse vous recueillir une dernière fois auprès de la victime.




Tag(s) : #Des déboires et à manger...
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