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         C'est à l'aube naissante d'un dimanche de juin que j'ai vu sa silhouette s'approcher de moi avec la simplicité du premier rayon de soleil traversant l'épaisse brume d'un val du Longshire Island. Sa démarche déterminée et droite laissait entrevoir un homme de taille moyenne à l'allure svelte que les années ont épargné de l'embonpoint, un homme à l'hygiène de vie irréprochablement feng shui en décalage avec la créativité moderne de son génie effervescent.

          En quelques secondes il était assis face à moi, dans ce grand café parisien sans heure. Avant de me regarder, il s'adressa au garçon de café, exigeant de lui lui demandant de lui servir le plus naturellement du monde un moka des hauts plateaux de la région du Machi Tenguta.

Après une longue respiration, il leva la tête et me transperça à travers des verres opaques d'un regard qui signifiait : "Qu'attendez-vous pauvre idiote, j'ai autre chose à faire" "Je suis à votre entière disposition pour répondre à vos questions ma chère".

          Voici donc, pour vous, en exclusivité internationale, mon entretien avec le créateur designer d'un siècle, d'un cycle, d'une époque, le génial, l'unique Oswald-Werner CASABOUSSIAN.


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Pietra Q. : Oswald-Werner CASABOUSSIAN bonjour, tout d'abord, merci de réserver à un petit coin de FASHION paradis l'exclusivité de l'avant-première de votre toute nouvelle collection printemps-été-automne-hiver 2010.


Oswald-Werner CASABOUSSIAN : Appelez-moi simplement Maître. Tout le plaisir est pour moi très chère.


P. Q. : Parlez-nous de cette nouvelle collection attendue avec la plus grande impatience par vos nombreux adorateurs à travers le monde.


O. W. C. : J'ai voulu faire quelque chose de très simple. Comme une modularité convexe résolument tournée vers un mode de vie moderne et urbain-chic. Une sorte d'euphorie opaque comme on la retrouve chez les lipédoptères lumigènes en quelque sorte.


P. Q. : Les lipédo... ?


O. W. C. : Un papillon de lumière si vous préférez. 


P. Q. : Quelles ont été vos influences pour cette nouvelle collection ? Peut-on encore parler de filiation avec l'école John-Hugo Herpès où vous avez longtemps travaillé en tant que concept-chef-market-designer ?


O. W. C. :  Je vois où vous voulez en venir. Ce que j'ai fait avant est à chier. La mode avant aujourd'hui est et restera à chier. Aujourd'hui, seule la maison O. W. C. compte à mes yeux et aux yeux de ceux qui ont du goût biensur. Mon inspiration, je la trouve n'importe où, dans le génie de la rue, dans une soirée au clair de lune dans une de mes villas à Ibiza, en dormant dans mon modeste loft à New York avec vue sur Central Park. Je la trouve dans les choses simples du quotidien, accessible au commun des immortels.

Vous avez fait référence à feu-John-Hugo Herpès pour qui j'avais énormément de respect de son vivant...


P. Q. :  ... Mais il n'est pas mort ?


O. W. C. : Toutes mes condoléances, mais vous savez, chez O. W. C., c'est pas l'école qui nous a dicté nos codes, non non. O. W. C. est l'école.


P. Q. :  Lors de votre défilé en avant-première exclusive de présentation à Milan la semaine dernière, il semblerait que vous ayez fait sensation avec le choix audacieux du leitmotiv que vous avez choisi pour cette année.


O. W. C. :  Je crois qu'il était important de laisser transparaitre un fil rouge dans cette collection, enfin plutôt devrai-je dire un fil rose...


P. Q. : Ce rose nous intrigue, parlez-nous en.


O. W. C. :  Biensur, quoi de plus masculin, quoi de plus viril ? Vous savez, quand mon Photo-copie-6.jpgamant quand un ami me prend dans ses bras, quand il me parle tout bas, je vois la vie en rose. Le rose est universel, le rose est partout, en toute chose et chez tout le monde. L'ennivré a la cyrrhose, la personne âgée a de l'arthrose, l'écrivain a la prose, le bon ami a le poto rose. Le rose est un cosmos régissant les lois fondamentales de la vie dans un bonheur éclatant. Même le triste devient morose. Demain sera rose ou ne sera pas.


P. Q. :  Ne craignez-vous pas l'opprobe populaire en levant ainsi de façon si directe les archétypes sociétaux des codes chromatiques en vigueur ?


O. W. C. : Euh.. ?


P. Q. :  N'avez-vous pas peur de générer un recul du plébicit dont vous faites l'objet en bouleversant ainsi votre ligne conductrice d'antan qui était, je le rappelle à nos chers amis lecteurs, la destructuration concave et sensorielle dans un cadre d'osmose glam et hypothétique.


O. W. C. :   Sachez que la maison O. W. C. ne craint rien et relève tous les défis. Une chose est sûre, c'est que face à toutes les critiques que j'ai reçues et que je recevrai encore, je resterai hermétique et ferme. A vous, tous les escarmoucheurs d'innovation, je répondrai sans cesse que vous n'aurez pas ma liberté de penser. Nous sommes l'avant-garde de l'élégance du citadin moderne, bien loin de tout concept ou idée ferme. Demain sera rose. Point.


P. Q. :  Nous arrivons au terme de cet entretien. Y aurait-il un message que vous souhaiteriez faire passer à vos nombreux admirateurs, à tous ceux qui attendent, cloitrés dans le silence et l'expectative, un geste, un mot de votre part ?


O. W. C. :  Biensur, j'aimerai avant tout le dire combien il est important d'extirper le rose de toute chose. Et surtout, il me semble d'une infinie importance de leur rappeler que mon anniversaire, c'est le 2 août, et que je fais du M.

 


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Tag(s) : #Les petites choses du quotidien
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