Nouvelles courtoises

Se donner un rendez-vous secret dans un verger au clair de lune, transgresser les interdits d'un beau-père trop protecteur, déjouer des machinations de femmes jalouses, tel était le quotidien des amants éperdus du XIIIème et du XIVème siècle.

Ces histoires plus ou moins brêves sont regroupées dans le recueil Nouvelles courtoises. Narrées jadis en langue d'oc ou d'oï par des troubadours et des trouvères, ces récits divertissaient les bonnes gens en les faisant rêver au fin'amor, cet amour pur qui arrête le temps et remplit les cœurs. Aujourd'hui, l'effet produit est toujours le même : le lecteur est transporté par ces liaisons impossibles, qui, en général, finissent mal. Les chevaliers sont valeureux, fidèles et courageux ; les jeunes filles sont malicieuses, transies d'amour et incroyablement belles. Et puis il y a toujours l'obstacle : une femme jalouse, un roi qui avait déjà promis sa fille à un autre prétendant, une trop grande différence de rang social, etc... A l'instar de Tristan et Yseult, nos amants de jadis doivent déjouer les bâtons que le destin leur met dans les roues. Mais ils sont heureusement épaulés par Amour avec qui rien n'est impossible.

Ce sont donc de belles histoires que j'ai pu lire dans Nouvelles courtoises. On aime à s'imaginer en armure au clair de lune tenant la main d'une belle que l'on voit secrètement. Un livre pour celles qui chantonnent encore parfois un jour mon prince viendra, et pour ceux qui trouvent que le prince de lu ferait mieux d'aller voir sa mie plutôt que de faire des biscuits.