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Avec les grands, tout est possible. Je crois que c'est le quatorzième Balzac que je viens d'achever, et pourtant, je découvre encore une nouvelle facette de cet auteur.

 

 

Je connaissais le Balzac narrateur des passions amoureuses et de l'ambition sociale avec notamment Le Lys dans la vallée ou Splendeurs et misères des courtisanes. J'ai lu avec plaisir le Balzac sarcastique des Petites misères de la vie conjugale. Je l'ai accompagné avec bonheur dans ces descriptions sociales des petites gens dans Le père Goriot. Et ici, avec Les chouans, je découvre un Balzac romancier d'aventure sur fond de chronique historique.

 

 

Les chouans, c'est avant tout une période de l'histoire, peu après la révolution de 1789, où les royalistes bretons, normands et vendéens ont tenté de repousser la République nouvellement mise en place. Le climat de guerre civil était âpre et les rixes sanguinaires. Au milieu de ce décor naît une idylle entre le Marquis de Montauran, autrement appelé Le Gars et Madame de Verneuil. Pourtant, celle-ci avait été envoyée par un stratège de la République pour séduire, amadouer et faire assassiner ce chef des Chouans. La passion l'emporte, après de nombreux remous, mais la tragédie sonne le glas du roman, notamment à cause du sordide espion Corentin.

 

 

Vous l'aurez compris, il y a de l'aventure dans ce roman qui est une œuvre de jeunesse pour Balzac. D'ailleurs, il ne cessera de dénigrer ses premiers écrits en qualifiant Les chouans de « cochonneries ». Si seulement les cochonneries actuelles pouvaient avoir l'envergure de ce roman... Certes on sent que l'intrigue est un peu pataude, un peu grossière pour cet écrivain qui deviendra un si fin observateur des choses du cœur humain. Cependant, on est vite pris dans les intrigues qui se tissent tout au long des pages, à commencer par cette superbe scène d'escarmouche entre chouans et bleus de la République qui sert d'ouverture au roman. J'ai même parfois eu l'impression, en ayant bien conscience de l'anachronisme, de me retrouver parfois dans les Trois mousquetaires de Dumas pour ce qui concerne le sens de l'aventure et de l'intrigue politico-amoureuse.

 

 

Ainsi, sans être le plus grand chef d’œuvre de Balzac, Les chouans est un magnifique moyen de se familiariser avec l'auteur pour ceux qui ne l'ont pas encore lu et un très agréable moment de lecture pour les afiscionados de l'auteur de la Comédie Humaine. Même avec un roman mineur, Balzac reste très au-dessus de tout ce que j'ai pu lire jusqu'à présent.

 

 


Tag(s) : #Le chant de Melpomène, #Honoré de Balzac
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