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Je viens d'achever la lecture du court roman de Marc Cholodenko, Le roi des fées. Cet ouvrage se présente en trois parties assez distinctes.

 

Il y a tout d'abord une première partie très éthérée où s'entrelacent une histoire presque érotique de séduction entre un jeune homme et une femme avec un récit d'un monde onirique, féerique où le temps est évasif, fuyant, où les contours sont brumeux, où la narration a un aspect flou, comme entre deux mondes.

 

Puis, subitement, l'auteur plonge le lecteur dans le récit pornographique de son initiation à la sexualité. Il y a alors une précipitation juvénile, un empressement cru marqué par un langage sans détour, par une absence totale de ponctuation. Autant la première partie était métaphorique et laissait place à l'imagination, autant celle-ci amène le lecteur vers des descriptions sans détour, presque grotesques.

 

Et enfin, les deux premiers schémas se mêlent pour narrer une journée dans le monde du petit peuple, scandée par des ébats sans honte ni pudeur.

 

Que retenir de ce roman inégal et déroutant ? Je ne sais pas vraiment. J'ai été mené en bateau sans réussir à déterminer si cela me plaisait. Il demeure une étrange impression lorsque l'on repose Le roi des fées sur la table de chevet. L'aspect exutoire m'a laissé assez indifférent, mais j'ai apprécié de me perdre dans les première pages très poétiques. Celles-ci m'ont parfois fait éprouver les mêmes sensations que je ressens lorsque j'écoute un disque du groupe Alcest. On ne sait pas vraiment où l'on navigue, on ignore notre destination, mais on se laisse porter. Je regrette peut être que Marc Chodolenko n'ait pas poursuivi le reste de son roman dans cette voie. L'arrivée brusque, brutale d'un discours obscène semble vouloir déstabiliser le lecteur. De mon côté, cela m'aura simplement fait éprouver une certaine lassitude teintée de déception.

 

Le roi des fées a le mérite de ne pas m'avoir laissé indifférent, et le tort de ne m'avoir pas vraiment plu. Peut être qu'une relecture est nécessaire pour dépasser l'étonnement. Peut être...

 

 

 

Tag(s) : #Le chant de Melpomène, #Marc Cholodenko
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