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Si toi aussi tu t'es levé un beau jour en te demandant : mais comment diantre en sommes-nous venus à nous épousailler de la sorte ? alors Le chevalier, la femme et le prêtre de Georges Duby est fait pour toi.

 

Dans cet essai, l'historien nous plonge comme à l'accoutumée au Moyen-Âge, plus précisément entre l'An Mil et le XIIIème siècle, dans le nord de la France. On apprend alors comment s'est progressivement mué ce phénomène social qu'est l'union d'un homme et d'une femme. Les différentes étapes de cette évolution sont détaillées avec soin. On apprend de quelle manière les prêtres se sont immiscés dans la noce, apportant avec eux leur morale. J'ai ainsi découvert que les grégoriens avaient fait bien autre chose que de curieux chants. Ils ont apporté la crainte de l'inceste, la haine du plaisir charnel, la répulsion pour la séparation, la soumission à dieu – du moins quand ça les arrange – et surtout la répugnance pour les femmes.

 

Car c'est un point marquant de cet ouvrage : les femmes sont plus que jamais des objets de tentation dont il faut se méfier. Elles sont fourbes, calculatrices. Elles doivent être dominées, contrôlées, surveillées. Bien sûr, les sources dont dispose Georges Duby sont surtout des écrits faits par les gens de l'Eglise, et l'on sait à quel point ils portent dans leur cœur les femmes... Bien sûr, juger ce qui s'est passé il y a un millénaire avec le regard d'un honnête citoyen du XXIème siècle a ses limites. Mais j'ai malgré tout été stupéfait par la place accordée aux femmes à cette époque, ou plutôt la façon dont elle était considérées dans l'union maritale. Les hommes éprouvent pour les femmes un désir fou, l'amor qui engendrera le fameux amour courtois, mais ils doivent bien se garder de toute passion et agir en dominus par rapport à ces créatures dont il faut se rappeler qu'elle sont soumises à l'homme comme l'homme est soumis à dieu...

 

Enfin c'est toujours un plaisir que de lire un ouvrage de Georges Duby. J'ai véritablement eu l'impression de découvrir un pan de l'Histoire que je connais très mal, et je l'ai découvert avec avidité. Un ouvrage de qualité que je recommande chaudement.

 

Tag(s) : #Le chant de Melpomène, #Georges Duby
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