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Dans Histoire de l'oeil, Georges Bataille se purge. Il tente de donner du sens aux évènements marquants de son enfance : la paralysie de son père, la dépression de sa mère. Pour ce faire, il nous livre un récit obscène et cru où se mêlent urine, œufs, yeux et débauches orgiaques. Les scènes pornographiques s'enchaînent dans une souillure pleinement vécue et assumée.

 

En effet, le narrateur ne raconte pas ses déviances pour choquer ou se choquer. Il ne cherche pas à vivre l'expérience du sale pour en sortir, mais il s'y enfonce au contraire comme on plonge dans un long et lourd sommeil. C'est d'ailleurs cette impression d'être en-dehors qui plane lors du récit. Les chapitres se succèdent avec légèreté, insouciance tandis que plongent les protagonistes dans une surenchère morbide.

 

Et pourtant, malgré la franche obscénité de cette Histoire de l'oeil, c'est une sensation poétique qui domine. Georges Bataille donne une dimension presque cosmique à sa chute. Il met en ordre un univers déviant, mais cohérent.

 

Il y a quelque chose d'énigmatique chez Georges Bataille qui me fait dévorer ses romans avec avidité. J'ai du mal à comprendre comment un esprit visiblement si tourmenté a pu mener une vie apparemment saine ayant également engendré de magnifiques poèmes, des essais majeurs en anthropologie, etc... Je n'ai sans doute pas la clef de ce mystère à la fin de la lecture de l'Histoire de l'oeil, mais une pierre supplémentaire est posée sur l'édifice.

 

Tag(s) : #Le chant de Melpomène, #Georges Bataille
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